samedi 8 août 2009

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SAMEDI 8 AOUT


14:15.





Part 1 :

Je me tiens debout, immobile. Enfin quasiment. J’esquisse de petits mouvements du bout des doigts dans le but de brasser l’eau, tentant d’avoir l’air en vie malgré une posture statique. Je suis émerveillée. Hypnotisée pas les géantes montagnes dressées au loin, aux couleurs automnales, parsemées de maisons et d’une foret – celle de bonifatti- dont la végétation dense donnent à ses dernières un visage monstrueux, mais empreint d’une sagesse que l’on devine trop ancienne pour n’en saisir que des frasques.
L’eau est bleue. Mais loin d’être uniforme. Un sublime assemblage du turquoise au marine à dominante cyan, créant une mer douce et accueillante. Derrière moi – face au soleil ascendant- se joue un bal des lumières à la surface des eaux allant s’échouer sur le sable. Des lumières d’un noir abyssal niché au creux des vagues, narguées par le miroitement du soleil trônant à leurs sommets.
Ce défit continu entre les clairs obscurs aurait pu être le miroir parfait de mon âme. L’un devance l’autre avec rapidité, mais d’un point de vue strictement mathématique, le noir l’emporte toujours.
A mes pieds, le sable forme de petites dunes à l’image des courants. Lorsqu’un ersatz de vague les surplombait, un nuage de sable était automatiquement expulsé du sol vers les hauteurs, entrainant avec lui les algues alentours.
J’ai l’impression d’être un Dieu impuissant au milieu d’un désert lilliputien dont l’interminable ciel aqueux rythme tempêtes et beau temps.

Part 2 :

L’eau était d’un bleu paradisiaque, peut être trop exagéré du fait des contrastes dont ses teintes étaient pourvues.
Bleu marine flirtant avec de l’indigo, elle se révélait bleu pâle à peine quelques mètres plus loin, et, sans nuls dégradés, prenait des aires d’un turquoise des plus fins.
De même, l’écume produit de ses saphirs aux allures d’émeraudes était d’un blanc d’une pureté si imprévue qu’il semblait être une entité propre, sans rapports aucun avec cette opale si franchement éclatante.
Tout autours de la crique, se disputaient fin sable blanc et masses rocheuses imposantes.
C’était sur ces dernières quel ‘écume éclatait le plus souvent, mais, n’atteignant que les premières pierres elle en polissait la base, laissant au soleil le soin d’en aiguiser les pointes.
De cette façon, il fallait absolument se placer dans le creux qu’offrait l’ombre d’un roché sur le sable brulant –trêve des combats. De ça et là, à quelques mètres à peine, des lauriers sauvages harmonisaient les teintes brunâtre d’un maquis bestial, par une multitude de fleurs d’un fuchsia éclatant. Leur odeurs enivrantes – mélange d’une poudre victorienne et de l’acte amoureux- se mêlant avec celles, fraiches de la mer ; achevait de parfaire la fusion entre les différents visages de cette nature caractérielle, qualifiant l’ile de beauté.
TBY, Cécile.

mardi 21 juillet 2009

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Mardi 21 Juillet
10:48.



C’est toujours la même histoire qui se répète. Le même film. Le squelette du scénario est identique. On y retrouve inexorablement deux héros, un des deux demeure invariable selon lequel narre l’histoire. Un prélude. Un certain prélude, traité différemment selon que les acteurs fussent prêts à jouer – ou non- le jeu.
C’est un jeu dangereux, efficace car il laisse souvent de profond séquelles, -invisibles d’ailleurs- car sans texture, douleur impalpable et joies évanescentes.
La bande annonce diverge certes chaque foi, abordant de nouvelles façons de traiter ce même sujet. On croit y voir de nouveaux amusements, d’autres quiproquos, lieux.


Il est clair que la bande annonce donne envie d’aller voir ce nouveaux film, de se précipiter au cinéma. Mais ce film, j’y ai participé –sans m’en souvenir car force est de constater que je n’y vois pas ma figure-. Je l’ai déjà vu. Déjà vécu. En effet, je connais déjà la fin du film.

La fin, ou, l’élément de résolution, c’est certain ; Mais aussi je sais que je serais seule dans le noir, face à la toile blanche.

Il ne restera plus que moi, mon existence s’affaiblissant, l’écran diffusant le générique de fin, incompréhensible car plein de noms inconnus, protagonistes invisible ayant mené l’histoire à son apogée, puis vers sa fin. Juges donc, d’une heure et demie de vie à l’échelle de l’existence humaine.
Non, plus que moi, moi et le vide qui me sépare de l’essence même des choses, l’essence du passé, de ce que je viens de perdre, au creux d’un fauteuil en velours couleur sang. On m’éloigne – peut-être moi ?- de ce que je pourrais nommer le « chainon manquant » de ma vie affective. Peut-être est-ce une sorte de graal, un mythe, une idée idéalisée que je me suis crée de ce que pourrait être la solution de laquelle découlerait la perfection amoureuse. La plus belle histoire, le plus beau film, récompensé par tant d’oscars et d’années de sacrements qu’elle serait reconnue universellement, comme étant l’idylle parfaite. L’histoire sans fin.

Mais il faudrait être deux, un public et des juges.
Or, je me revois seule, frêle, et incroyablement humaine. Trop humaine, avec trop de failles. Humaine, et donc entièrement vouée à la Fin. Un jugement, oui, dont les juges sont les fantômes de l’humanité. Des fins, ces murs sombres, ces sièges, ils en ont vus, –et des histoires de se créer- . Ils me survivront, ils en verront d’autres, et en verront bien après ma fin.

Un jour prochain, tous oublieront mon passage, et ce jour-là, de ma présence ici, de tous mes gestes, de mes caresses, il ne restera que de vagues images, des bribes de souvenirs flous. Et plus la sensation de ma main, de la peau, la chaleur, et le regard ouvert sur d’autres aventures, oubliera mon visage.

La fin, est fin en elle-même ? Un sursaut. Est-ce bien certain ? Non je ne remets rien en cause, je n’en ai pas la prétention. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’au-delà de la fin –se répétant ainsi qu’un cycle, soit dit en passant-, les évènements, les péripéties sont ce qui a la vraie consistance.

La fin d’une histoire mène à une autre histoire. Mais les péripéties, les faux pas, les souvenirs flous nourrissent la nouvelle avec une autre intensité.
Si je n’aime plus me plonger entièrement dans une histoire c’est pour tous un amas de facteurs décisifs. L’un est que je ne suis bien sur pas assurée que l’acteur s’appliquera lui aussi à jouer son rôle à cœur et âme, et puis, j’ai souvent peur de ne pas pouvoir me défaire des souvenirs du film, une foi sortie d’une salle obscure. Car je fais l’erreur de me repasser constamment le film dans la tête, de me souvenir, d’enjoliver les passages qui me dérangent. Et par-dessus tout, j’ai peur de ne pas suivre le scénario, d’improviser outre mesure, de perdre la parole.

Non, je ne veux pas perdre le contrôle, et vous savez quoi ? la Fin m’angoisse. Et je n’ai même pas la force de jouer.




Think by yourself.







Cecile.